Ce matin, je me suis levée, et comme tous les matins, j’étais confiante en ce nouveau jour. Et puis j’ai entendu les nouvelles. Mon espoir s’est envolé. Mon coeur s’est une fois de plus serré. Une fois de trop. Ces matins où le désespoir emplit mon coeur deviennent bien trop nombreux. 
    Quel est ce monde dans lequel nous vivons? Où aller à un concert, prendre l’avion, assister à des feux d’artifice, boire un café en terrasse, sont devenus le summum du danger? Hier Paris, Istanbul, aujourd’hui Nice. Et c’est sans citer tous ces pays vivant dans un climat perpétuel de peur et de deuil, la Palestine, la Syrie…
Je ne comprends pas la nature humaine. Je ne comprends pas que des individus sèment la mort et la terreur, et que ces atteintes à la liberté ponctuent ainsi le quotidien du monde entier.

     Hier, nous célébrions la prise de la Bastille, l’union du peuple pour la libération d’un pays, pour l’égalité de chacun, pour la fraternité entre tous. Hier nous célébrions la paix.
     Aujourd’hui, et ce depuis plusieurs mois déjà, nous ne connaissons plus la paix. Non seulement nous voyons notre liberté et notre sécurité mourir avec nos frères et nos soeurs, mais surtout, et c’est cela qui me dramatise le plus, au lieu d’être solidaires, au lieu d’être intelligents et de faire face ensemble, je vois les gens, guidés par les médias et les politiques, se tourner vers des coupables désignés. Au lieu de se serrer les coudes, les rangs se divisent, et le racisme prend de l’ampleur… J’entends déjà parler d’attentat islamiste pour ce qui s’est passé hier. Le monde est prompt à juger et à sauter aux conclusions, surtout quand il a peur. Et aujourd’hui, ce climat de peur ne nous quitte plus.
     Alors oui, tous ces morts de par le monde m’attristent. Mais je suis rendue encore plus triste, et déçue surtout, par la montée en flèche du racisme autour de moi. Ne confondez pas terroristes et musulmans. Ne confondez pas Daesh et l’Islam. Réfléchissez par vous-même avant de condamner. Ceux englobés dans un groupe dont ils ne font pas partie sont aussi des dommages collatéraux.
     Il est temps d’ouvrir son coeur à la tolérance. C’est ainsi que nous aurons une chance de sortir de ce cercle vicieux…

    Je suis épuisée. Je suis épuisée par ces combats incessants, je suis épuisée par ces morts en surnombre, je suis épuisée par la faiblesse de l’être humain. Je suis épuisée de me réveiller le matin et d’apprendre que le mal a encore frappé. Je suis épuisée de vivre dans un monde qui ne sait pas vivre ensemble. Je suis épuisée par ces êtres inhumains qui prennent des vies sans compter. Je suis épuisée.