Résumé : Ils s’appellent Roméo et Juliette. Comme s’ils étaient prédestinés. Mais c’est à eux d’écrire leur histoire, en dépit des accrocs, des cahots et des heurts.
Lui est pompier, un héros du quotidien, solide comme un roc. Mais pas assez pour résister à une chute de huit étages, heureusement amortie par des arbres.
Elle est infirmière. De celles pour qui leur travail va bien plus loin que soigner les corps. Attentive, attentionnée, elle donne aux autres sans compter ce que son propre compagnon, Laurent, lui refuse.
Ces deux êtres cabossés par la vie vont se tendre la main. Et apprendre qu’envers et contre tout être heureux ce n’est pas regarder d’où l’on vient mais où l’on va.

Auteure : Agnès Ledig

Mon avis :

Ce livre m’a été offert lors du swap que j’ai fait avec ma Ouioui. Elle avait choisi d’ajouter ce livre-là à ceux du thème, arguant qu’elle voulait absolument que je le lise. Et je comprends pourquoi.

Il ne faut pas se laisser berner par le résumé du livre et sa référence à Roméo et Juliette. On n’est pas dans une romance. Ce livre raconte la rencontre de deux personnes que le hasard réunit, dont les chemins se croisent d’une manière qui semble totalement aléatoire. Comme toutes ces vies qui se croisent et se décroisent chaque jour au gré des aléas de la vie.

Mais tout comme, dans la vie, certaines rencontres semblent être écrites, celle de Roméo et de Juliette ne sera pas sans conséquences.

Les personnages de Juliette et de Roméo mais aussi de leurs grands-parents respectifs, de leurs proches, sont extrêmement attachants et tellement réalistes. Nul n’est parfait, et chacun est capable de faire preuve à la fois de courage et de lâcheté, de sagesse et de stupidité. 

On se retrouve un peu dans leurs remises en questions, leurs doutes, leurs forces et leurs faiblesses. Dans leur humanité.

Ce livre raconte certes une histoire d’amitié et d’amour, mais elle dévoile surtout des tranches de vies. On regarde Roméo, mais surtout Juliette faire face à des situations bien difficiles. On parle aussi bien de la perte, de l’engagement, de maltraitance (morale ou physique), de l’espoir, des rêves… de la vie d’une femme, que du combat pour la vie, la force, les autres, d’un homme.

Dans une écriture à la fois simple et poétique , avec juste ce qu’il faut d’humour, je me suis laissée emportée aux côtés de Juliette, emportée avec elle, emportée contre elle, emportée par les mots et les idées…

En bref : Un coup de cœur pour ce livre qui délivre un message d’humanité avec douceur et humour.

Extraits :

« C’est la première fois que je vois mon pépé pleurer. Même quand mémé est morte, il n’a pas pleuré. Ça me touche. Peut-être l’âge? On peut devenir incontinent de cet endroit-là? »

« Je regarde par la fenêtre. Les gouttes projetées sur la vitre dessinent une trajectoire horizontale, s’étirent et tressaillent sous l’effet de la vitesse. On dirait des centaines de spermatozoïdes qui se dirigent tous dans la même direction. »

« Je me suis assise dans l’herbe et je ferme les yeux pour éprouver cette immensité au fond de moi. Il y a les gens que j’aime. Et seulement eux. Parce que c’est ça l’immensité intérieure. C’est la beauté des gens qu’on aime et qui nous aiment avec respect. Leur image au fond de moi recoud les lambeaux les uns aux autres.
J’ai moins mal au ventre. J’ai moins mal à la vie. »

« Pour l’instant j’ai besoin de me sentir revivre pour ne pas mourir tout court. »

« Nous sommes la somme de nos choix mais aussi de nos non-choix. »

Bonne lecture!

Xoxo