Il n’est jamais trop tard

il-n-est-jamais-trop-tard-1205264Résumé : Rien de tel qu’un parfait inconnu pour se révéler à soi-même.
Lorsque Tina Hopgood écrit une lettre depuis sa ferme anglaise à un homme qu’elle n’a jamais rencontré, elle ne s’attend pas à recevoir de réponse. Et quand Anders Larsen, conservateur solitaire d’un musée de Copenhague, lui renvoie une missive, il n’ose pas espérer poursuivre les échanges.
Ils ne le savent pas encore, mais ils sont tous deux en quête de quelque chose. Anders a perdu sa femme, ses espoirs et ses rêves d’avenir. Tina se sent coincée dans son mariage. Leur correspondance s’épanouit au fur et à mesure qu’ils s’apprivoisent au travers de leurs histoires personnelles : des joies, des angoisses, toutes sortes de découvertes. Quand les lettres de Tina cessent soudainement, Anders est plongé dans le désespoir.
Leur amitié inattendue peut-elle survivre? Un premier roman plein de grâce et de fantaisie.

Autrice : Anne Youngson

Traductrice : Perrine Chambon

Edition : Denoël

Genre : épistolaire

Mon avis :

Depuis ma lecture du roman épistolaire Le cercle littéraire des amateurs d’épluchures de patates de Mary Ann Shaffers & Annie Barrows, je suis toujours à l’affût d’un bon échange de lettres. C’est ce qui m’a attiré dans Il n’est jamais trop tard. Le titre aussi m’a plu. Il est une promesse d’espoir et d’optimisme.

On suit donc un échange de lettres qui a commencé par hasard, entre deux personnes qui n’attendaient rien, consciemment, de cette première lettre envoyée ou répondue. Mais tous deux ne sont pas satisfaits de leur vie, sans vraiment s’en rendre compte. Et l’écriture leur fait réaliser des prises de conscience inattendues.

Inattendues notamment parce que tous les deux ont plus de 60 ans et considèrent qu’ils ont déjà vécu leurs vies, qu’ils en ont plus derrière eux que devant. Ils ne cherchent donc pas à bouleverser leur quotidien ou à effacer leurs regrets en changeant du tout au tout. Ils se posent juste des questions, qui se déroulent au fil des lettres et les font s’interroger de plus en plus.

J’aime particulièrement le personnage de Tina. Elle se dévoile le plus, sans même s’en rendre compte, par le choix de ses mots. A la mort de sa meilleure amie, elle réalise qu’elle n’avait qu’un rêve dans sa vie et qu’elle ne l’a pas réalisé. Elle voit comment ses choix, et surtout ses sacrifices l’ont menée à une vie peut-être satisfaisante, mais pas vraiment heureuse. Elle est la définition même de la femme qui a dû constamment sacrifier son propre bonheur au profit des autres et de ce que la société attendait d’elle. Elle est aussi la définition même de la charge mentale, faisant absolument tout dans son foyer pour un mari et des fils qui trouvent cela normal.

Au travers des yeux de Anders et de Tina, on découvre aussi deux pays, deux cultures et des horizons tellement différents, qu’ils se mettent en valeur l’un l’autre, faisant rêver de paysages opposés mais magnifiques à leur manière, tout comme chacun de leur mode de vie est attirant à sa façon une fois mis en perspective.

Les révélations sur leurs propres vies et leurs choix, et parfois absence de choix, des deux personnages se font petit à petit. Ils abordent de nombreux sujets, en fonction des petites anecdotes quotidiennes. Ils deviennent si attachés à ce courrier, qu’ils se mettent à porter un regard différent sur leur monde, dans le but de pouvoir mieux le raconter à l’autre.

Les remises en questions se font sans être brusquées. Elles sont le résultat du pouvoir des mots partagés, avec un inconnu ou un bout de papier. Ces échanges vont changer leurs vies, sans qu’ils le réalisent… Cette complicité sans jugement, ces lettres sans arrière-pensées qui font naître une amitié inattendue, leur ouvrent les yeux sur un nouveau monde, celui dans lequel ils vivent mais qu’ils ne découvrent qu’au travers des yeux de l’autre.

En bref : Un échange épistolaire plein d’espoir et de justesse, une lecture qui rassure et met en perspective.

Bonne lecture!

Xoxo!

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