Why I’m No Longer Talking To White People About Race

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Résumé : The book that sparked a national conversation. Exploring everything from eradicated black history to the inexctricable link between class and race, Why ‘m no longer talking to white people about race is the essentiel handbook for anyone who wants to understand race relations in Britain today.

Autrice : Reni Eddo-Lodge

Edition : Bloomsbury

Date de sortie : 2018

Genre : non fiction, anti-raciste, féministe

Mon avis :

Je me suis lancée dans cette lecture en sachant deux choses. La première, c’est que je suis une arabe à la peau blanche. Je n’ai donc jamais, dans ma vie, pu nier ni le racisme, ni le privilège des blancs. Parce que j’ai les deux. Donc je savais que ce livre me parlerait depuis deux points de vue différents, celui de l’immigrée et celui de la fille blanche. La deuxième chose, c’est que je savais que ce que j’allais apprendre allait me faire mal, soit en me faisant pleurer, soit en attisant ma colère. Ça n’a pas manqué. Je ressors de cette lecture pleine de colère, de rage et de révolte. Et j’ai bien l’intention de ne pas laisser cette colère s’apaiser, de l’utiliser.

Ce livre part donc d’un post sur le blog de Reni Eddo-Lodge dans lequel elle exprimait son trop plein, son ras-le-bol, de dépenser tant d’énergie dans des conversations avec des gens qui refusaient de voir leurs privilèges et réfutaient l’idée du racisme, surtout du racisme systémique. J’ai fini le livre il y a quelques heures, et il y a quelques minutes j’ai vu un échange de commentaires sur un post sur instagram et toute la force de ce qu’elle dit s’est ressenti dans les réponses de l’une des personnes qui parlait. Il refusait de voir ses privilèges et employait exactement le même ton et les mêmes arguments que l’autrice démontre dans son livre. En quelques heures donc, j’ai eu l’illustration directe de ce que je venais de lire.

De ce point de départ, l’autrice nous explique comment elle en est arrivée à cette conclusion. En 7 chapitres elle aborde plusieurs aspects du racisme en Grande-Bretagne. La première partie est axée notamment sur l’Histoire, celle du colonialisme, celle de l’arrivée des personnes de couleur dans la vie des anglais. Puis l’Histoire plus récente, depuis le début du XXème siècle. Elle donne des éléments concrets, des exemples, une succession d’événements, et elle tente d’expliquer le lien entre eux, les connexions et conséquences.

Elle tente aussi de répondre à d’autres questions qu’on lui pose souvent, notamment, qu’en est-il de la race et la classe ? Encore une fois, elle s’appuie sur des études, des interviews, des articles etc pour donner un point de vue juste, expliquer des connexions, des liens et surtout comment certaines questions tendent à détourner le sujet. D’ailleurs c’est un thème qui revient souvent. Les médias, mais aussi les individus, ont tendance à détourner les sujets pour éviter d’y faire face. On pourrait penser que ce n’est qu’un fait exceptionnel, mais elle démontre à travers de bien trop nombreux exemples, pourtant pas exhaustifs, la haute fréquence de ces cas.

Le  chapitre sur le féminisme est particulièrement parlant pour moi. J’ai découvert ce livre grâce au club de lecture féministe de Emma Watson, j’attendais donc avec beaucoup d’impatience de lire cette partie-là. Je ne suis pas naïve, je savais que le fait d’avoir deux discriminations rendait les choses plus difficiles encore pour les femmes de couleur. Mais je n’avais pas réalisé à quel point ça l’était, notamment parce que les féministes blanches se sentaient attaquées de ne pas être au plus bas de la chaîne. J’ai été révoltée par ce que j’ai lu. Pour moi ces deux combats doivent se mener main dans la main, mais ce que j’ai lu montre que les femmes noires se retrouvent avec une « difficulté », un « opposant » supplémentaire. Et ça me révolte.

Bien sûr, Reni Eddo-Lodge prend le temps d’expliquer ce qu’est le privilège blanc. Elle montre cette outrageante réalité que les blancs qui nient leurs privilèges le font parce qu’ils ont peur de les perdre donc préfèrent ne pas le voir. Mais aussi, dans ce chapitre, elle parle du fait que certaines personnes en prennent conscience, et le premier sentiment, c’est la culpabilité. Elle ne l’efface pas, ce n’est pas son rôle, mais elle pousse ces gens à utiliser cette prise de conscience pour réagir, agir.

Enfin dans le chapitre additionnel, Aftermath ajouté un an après la sortie initiale du livre, elle revient sur les derniers bouleversements, l’effet du livre et la preuve de son utilité. Et encore plus aujourd’hui, en 2020, quand on voit où on en est. Le besoin est d’autant plus urgent, et peut-être va-t-on enfin vers une accélération de la prise de conscience….

Clairement ce n’est pas un livre qui est là pour faire preuve d’optimisme mais de réalisme. C’est un livre plein de colère et de justesse qui s’en tient aux faits tout en étant personnel. C’est dur et c’est nécessaire.

Suite à cette lecture, je suis en colère et tant pis si une femme en colère c’est une personne problématique, je suis en colère et je ne laisse plus ma voix se taire.

Les blancs doivent le lire pour comprendre, pour réaliser. Les noirs devraient le lire pour se sentir moins seuls. Tout le monde devrait le lire. Que l’on ait conscience d’être privilégié ou non.

En bref : Un livre percutant à mettre entre les mains de tous, quelle que soit la couleur de leur peau.

Bonne lecture!

Xoxo!

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5 commentaires sur « Why I’m No Longer Talking To White People About Race »

  1. Merci beaucoup pour ton retour très instructif sur ce livre ! Je pense que je vais me le procurer un jour… en français. Pour pouvoir (incroyable que ça sorte de ma bouche, ça) le prêter !

    Aimé par 1 personne

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