
Résumé : Une jeune fille se retrouve pour la première fois engagée comme gouvernante. Elle doit s’occuper de Miles et Flora, deux enfants étranges et magnifiques qui la déroutent tant ils se montrent distants et silencieux. Jour après jour, nuit après nuit, des visages apparaissent aux fenêtres poussiéreuses – des fantômes qui peu à peu se rapprochent. La jeune femme comprend alors que l’horreur de la situation : ces créatures diaboliques s’intéressent aux enfants, souhaitant corrompre leur corps, leur esprit, leur âme…
Mais le pire, c’est que Miles et Flora n’ont pas peur. Au contraire, ils semblent attirés par ces esprits malfaisants…
Auteur : Henry James
Traduction : M. Le Corbeiller, révisée par Clémence Godefroy
Illustration : Mina M
Préface : Vincent Tassy (Comment le dire à la nuit)
Edition : Chat Noir
Genre : Classique, fantastique, fantômes
Mon avis :
J’ai voulu lire ce livre avant de regarder la saison 2 de The Hauting of Hill House, qui s’appelle The Haunting of Bly Manor et qui est basé sur cette nouvelle de Henry James. Je me suis dit qu’ainsi j’aurais peut-être moins peur en regardant la série. Je n’en suis pas tout à fait convaincue, mais je vous dirai ça plus tard, quand je l’aurai vue.
Il s’agit donc d’une nouvelle, avec un récit enchâssé. En effet on va d’abord rencontrer un groupe qui se raconte des histoires de fantômes. L’un des membres va lire le récit qui nous intéresse, qui lui a été raconté par la narratrice à qui est arrivée cette histoire.
On a donc le point de vue d’une jeune femme qui rejoint Bly Manor pour s’occuper de l’éducation de la jeune Flora, et pour l’été de son frère Miles. Dès le début du récit on ne peut s’empêcher de noter à quel point de nombreuses choses à propos de ce poste sont étranges. Puis elles le deviennent de plus en plus au fil des souvenirs de la jeune femme.
Les deux enfants sont bien trop parfaits et envoient des creepy vibes à souhait. Mais l’adoration de la jeune femme envers ces enfants aussi met mal à l’aise. Cette fascination n’est pas normale. Les illustrations qui parsèment le livre aident à se mettre dans l’ambiance et dégagent une atmosphère de danger que j’ai beaucoup apprécié.
J’ai trouvé que pour une nouvelle censée être courte, l’écriture fait durer en longueur le récit. Je me suis fait la réflexion de cette longueur à plusieurs moments, me demandant si certains passages apportaient vraiment quelque chose. En parallèle, l’utilisation presque exagérée des pronoms m’a parfois un peu perdue sur le sens des phrases. Cela portait à confusion.
L’auteur a réussi à me perdre et à effacer la limites entre la folie et le surnaturel à travers une écriture parfois un peu perturbante et pas toujours très claire puisque la narratrice elle-même est la cause de la confusion. Je suis ressortie de ma lecture sans avoir pu trancher sur la question. Les deux interprétations sont possibles et il est difficile d’en choisir une clairement. L’auteur parvient parfaitement à nous laisser dans cette perplexité, ce qui augmente tout au long du livre l’angoisse et l’inquiétude. On ne sait plus si l’on s’inquiète pour la vie des personnages ou pour la santé mentale de la narratrice.
L’auteur laisse beaucoup de choses abstraites. Beaucoup de passages et de sujets sont laissés à notre imagination. J’avoue que c’est ce qui m’a le plus angoissé et dérangé dans le livre, de ne pas savoir jusqu’où l’auteur allait en parlant d’inhumanité, de choses affreuses. Le fait de ne pas savoir fait que chacun l’interprète, et mon cerveau est parti assez vite sur les pires horreurs de l’humanité.
En bref : L’auteur a donc très bien réussi son effet puisque sans en dire beaucoup, en restant flou sur beaucoup de choses, on peut lire le livre à plusieurs degrés différents et lui donner plusieurs sens.
Bonne lecture!
Xoxo!
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