A line a day – J’étouffe

Hello Fairies!

La semaine dernière, l’atelier d’écriture s’était déroulé au parc et en deux temps. Je vous ai déjà partagé la première partie. La deuxième a consisté à prendre des notes sur ce que la nature nous inspirait avant d’en faire un texte.

J’étouffe dans mon quotidien. Je suis enfermée dans une routine qui me broie jour après jour. Mon horizon est composé d’immeubles et de pollution.
Je rêve de quitter la ville et le monde des Hommes, de vivre dans une maison perdue au milieu des bois. De tous les travaux des Hommes, les seuls qui ont une âme sont ceux où la nature a conservé sa place, où elle reste maitresse et invite à entrer dans son monde.
J’accepte l’invitation, je suis les chemins que le monde trace, plus forts que l’Homme ne le fera jamais. Leur magie est d’exister malgré nous et parfois d’être cachés de nous, sous nos yeux. Comme l’eau paisible du lac cache sous son calme apparent une profondeur sombre qui attire autant qu’elle effraie.

Le regard ne perçoit que la surface du lac, ce miroir qui reflète ombres et lumières – non pas des opposés mais des amants en plein jeu de séduction – ce miroir qui dédouble le paysage, nous offrant la vision d’un autre monde aux couleurs féériques, caché dans les arbres, que l’œil a d’abord perçu comme banal. L’air et les insectes font bouger le miroir, le troublent. Ces derniers parcourent la surface de l’eau, laissant une trace de leur passage, oubliée et effacée dans l’instant. L’Homme devrait apprendre à marcher sans laisser de trace, sans déranger la surface de manière permanente.
Lorsque les insectes sont passés, malgré l’eau troublée, on ne devine jamais ce que le lac cache dans ses tréfonds. Est-ce là une représentation différente de l’âme humaine, qui présente une image qui parfois se froisse à travers son enveloppe charnelle mais dont la profondeur nous attire dans la petite étincelle qu’on en devine dans le regard.
J’observe l’arbre creux tombé qui déverse ses branches dans l’eau, fragile dans son apparence, solide dans ses fondations. Sa forme accueille de nombreuses vies, et les errances des curieux et des mélancoliques. Il fait comme un berceau, prêt à accueillir le nourrisson en moi, la partie encore vulnérable et innocente de mon âme. Les feuilles de l’arbre forment un rideau autour de moi, elles me protègent, me coupent du reste de mon monde, elles me séparent des Hommes, me mettent à l’abri de leurs vices, leur perfidie et du mal qu’ils semblent tant aimer infliger. Rares sont ceux qui regardent vraiment la nature et qui pourraient me voir me fondre en elle. J’aime à penser que ceux-là sont comme moi et que je reste en sécurité bien que je sois isolée. La nature est un abri pour le cœur en peine. Je me sens rarement aussi seule que lorsque je suis entourée de nature. Mais c’est le genre de solitude qui connecte au lieu d’isoler, qui soigne au lieu de blesser, qui écoute au lieu de crier son silence. La nature guérit l’âme.
Je crois que l’on a oublié que c’était notre place lorsque l’on a construit nos civilisations, nos villes et nos immeubles. On s’est coupé d’une partie de nous et l’humanité en souffre depuis. En retour, elle fait souffrir la nature, dans un caprice puérile, comme si elle lui en voulait de lui être nécessaire malgré tous ses efforts d’indépendance.
Le soleil ne se contente pas de diffuser sa lumière. Il nous arrose aussi de chaleur pour notre peau et notre cœur. Lorsqu’il brûle, c’est pour nous avertir que l’on n’a pas retenu la leçon d’Icare. Il brûle de plus en plus souvent. Pourquoi refusons-nous collectivement d’écouter?
Je voudrais quitter la ville et les Hommes, vivre dans une maison perdue au milieu des bois. Je crois que j’en ai besoin. On en a tous besoin. Si l’on faisait tous ça, le monde irait mieux alors.

Voilà pour cette fois! N’hésitez pas à me dire ce que vous pensez de ce que j’ai écrit, des exercices.

Bonne lecture et bonne écriture!

Xoxo!

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