Hello Fairies!
Le thème de l’atelier d’hier, c’était « vous montez dans votre train et vous vous rendez compte quand il part que ce n’est pas le bon ». C’est un peu une de mes hantises ça!
J’aime les vacances. J’aime quitter ma ville et partir loin. Le plus loin possible. Pour autant, je n’aime pas du tout les trajets. Tans que je ne suis pas arrivée à destination, il peut se passer tant de choses qui m’empêchent d’atteindre mon but prévu. Sachant cela, on pourrait penser que je dois arriver toujours en avance à la gare ou l’aéroport pour minimiser les risques de problèmes. Mais non. Je ne sais pas comment je me débrouille pour arriver toujours juste quelques minutes avant l’échéance. Quand je prends le train, en général ce n’est pas un problème. La SNCF n’est pas connue pour sa ponctualité. Donc même si j’arrive au dernier moment, je me retrouve souvent à attendre.
Mais ce qui devait arriver arriva et il y a trois jours, mon train était à l’heure et moi, pas franchement en avance. C’est comme ça que je me retrouve dans cette situation aujourd’hui. Au lieu d’être à Bruxelles chez ma meilleure amie, je suis sur un vélo, en train de traverser les nombreux canaux d’Amsterdam.
Comment j’en suis arrivée là? Et bien apparemment je ne sais pas lire. Je suis arrivée à la gare juste à l’heure. J’ai vite parcouru des yeux les panneaux d’affichage, puis j’ai couru vers la voie D. Le contrôleur à quai sifflait la fermeture imminente des portes alors j’ai sauté dans le wagon le plus près. Le train avait démarré avant même que j’aie repris mon souffle. Je me suis installée au numéro de lace indiqué sur mon billet. Le train était loin d’être plein donc ce n’est pas surprenant que la place ait été libre. J’ai mis mes écouteurs, me suis installée confortablement et j’ai fermé les yeux. J’avais très peu dormi la veille, stressée à l’idée de manquer mon réveil et par conséquent mon train. Je me suis donc vite laissée bercer par le roulement régulier du véhicule. Comme j’avais pris un train direct, sans arrêt, jusqu’au terminus, je n’avais pas à m’inquiéter de manquer le moment de descendre. J’ignore si le contrôleur n’est pas passé dans mon wagon, ou s’il a eu pitié de moi et m’a laissée dormir. Ou encore s’il a essayé vainement de me réveiller avant de renoncer, toujours est-il que jusqu’à ce que le train atteigne sa destination, j’ai dormi du sommeil du juste, sereinement, persuadée d’être en route pour une semaine de gaufres et de frites belges avec ma meilleure amie qui s’est installée à Bruxelles il y a quelques mois. Lorsque je me suis réveillée en gare, j’étais toujours dans ma bulle de certitude. Ou dans le déni, je ne sais pas. J’ai donc attrapé mon sac à dos et je suis descendue.
Il m’a fallu plusieurs minutes à parcourir la gare pour réaliser le problème. Mais les doutes se sont immiscés petit à petit au fur et ç mesure des signes. J’ai d’abord inventé des excuses pour me persuader que j’étais au bon endroit. Mais mon cœur battait déjà bien plus vite et plus fort. Mes mains se sont mises à trembler. Ma respiration s’est faite chaotique au fil de mes pas et de mes observations de l’environnement alentour. Amsterdam ne ressemble pas à Bruxelles.
Lorsque les larmes sont arrivées, je me suis mise dans un coin, je me suis effondrée par terre et j’ai pleuré tout en essayant de reprendre mon souffle. Je ne sais pas combien de temps je suis restée ainsi mais je devais avoir l’air pathétique parce que deux femmes sont venues vers moi et ont essayé de me calmer. J’ai fini par réussir à leur répondre, à moitié en espagnol – leur langue – et en anglais pour mieux me faire comprendre.
Je leur ai expliqué la situation et malgré ma détresse, elles sont restées souriantes, presque amusées. Je me retrouvais dans un pays étranger dont je ne savais absolument rien, dont je ne parlais pas la langue. Je ne m’étais pas préparée pour les Pays-Bas. Et mon budget limité ne me permettait pas d’improviser. Et elles, elles souriaient comme si c’était une bonne nouvelle que je me sois trompée de pays. De pays! Pas quartier ou de ville. Non, non, je m’étais carrément planté de pays. Je me surpris à rire en réfléchissant à l’absurdité de la situation.
Elles prirent ça pour un signe que j’étais calmée et prête à voir les choses autrement. Alors elles me présentèrent leur vision des choses. Certes j’étais loin de ma destination initiale, mais ça n’avait pas besoin d’être un drame. Elles m’expliquèrent alors leur façon de voyager : sac sur le dos, passeport en poche et juste assez d’argent pour les urgences, elles visitaient l’Europe en profitant des offres de billets de dernière minute à prix réduits, ou en faisant du stop. Ainsi, elles ne savaient jamais en avance où elles seraient le lendemain. Elles se logeaient en auberge de jeunesse ou en faisant du couchsurfing, improvisant au jour le jour. Et elles s’en sortaient très bien. Elles ajoutèrent aussi que ce mode de voyage était basé sur l’entraide. Alors je saisi la main qu’elles me tendirent.
Voilà comment j’ai décidé de rester à Amsterdam quelques jours avant de faire route pour Bruxelles en prenant un car qui ne part que demain.
Moi qui ai l’habitude de tout prévoir dans mes voyages, voilà que je découvre le back packing et toutes les merveilleuses surprises que ce mode de voyage offre.
Finalement, ce n’est pas une si mauvaise chose de se tromper de train. Je suis prête à le refaire à tout moment. L’inattendu à le don d’enseigner des leçons, et je suis prête à apprendre!
Voilà pour cette fois!
Bonne lecture et bonne écriture!
Xoxo!
Un commentaire sur « A line a day – Mauvaise direction »