Hello Fairies!

En janvier, j’ai été passé quelques jours à Londres et j’ai eu la chance de pouvoir aller au théâtre. En ce moment, James McAvoy est à l’affiche de l’adaptation de Cyrano de Bergerac de Edmond de Rostand, librement interprété par Martin Crimp.

Le résumé de la version originale : Toujours prêt à dégainer son épée, poète à l’imagination débordante, Cyrano de Bergerac ne manque pas de panache. Mais il est affligé d’un nez considérable et disgracieux. Épris de sa cousine Roxane, il n’ose lui avouer son amour car elle aime Christian, fier, intrépide et beau mais dénué d’esprit. Cyrano propose alors au jeune homme un étrange marché : Christian fera la cour à la belle, avec les mots de Cyrano. Mais un tel stratagème peut-il réussir ?

J’ai étudié de nombreux extraits au collège et au lycée, mais je n’avais jamais lu/vu la pièce en entier (j’ai prévu d’y remédier dans les semaines qui viennent).

J’ai donc été voir l’adaptation de Martin Crimp. Si ça peut paraître étrange de voir en anglais une pièce originellement écrite en français, ce n’est finalement pas si perturbant une fois dedans. J’ai certes eu un peu de mal durant les dix premières minutes avec l’accent de James McAvoy (à une ou deux reprises je n’ai pas pu participer à l’hilarité générale faute de compréhension). Mais je me suis très vite habituée, et le reste est passé tout seul (j’ai pu rire avec les autres!)

La verve des personnages ici est particulièrement ressentie dans les moments de rap, qui se transforment en battle de mots qui reprennent globalement la pièce initiale mais avec des libertés quant au niveau de langage. Le texte est donc adapté pour être plus cohérent avec la manière dont on s’exprime aujourd’hui.

L’intensité de James McAvoy m’a laissée sans voix. Avec lui, pas besoin de costume ou de postiche pour voir la laideur et l’ampleur de son nez, il nous les fait ressentir, de même que sa peine, sa douleur, son sentiment de rejet. J’ai eu les larmes aux yeux face à ses émotions à plus d’une reprise. Le talent de cet acteur est bien plus grand que je ne l’avais imaginé en le voyant sur grand écran dans Xmen, Expiation ou encore His Dark Materials.

Il n’était d’ailleurs pas le seul acteur talentueux sur scène. Que ce soit Roxane, De Guiche, ou encore Lignière, tous ont su transmettre un degré parfait d’émotions, alternant les moments tristes, révoltants ou drôles.

Martin Crimp ne manque pas de transmettre quelques messages féministes bien placés, se moquant ouvertement du manque d’évolution et de vrai changement dans les mentalités entre l’écriture de la pièce en 1897 et son adaptation en 2019.

De même, les messages sur les canons de beauté, les sacrifices exigés par la société pour être accepté, sont on ne peut plus clair.

Cette adaptation a réussi à me faire rire et pleurer, elle véhicule des messages censés et importants. Et elle fait tout ça, porté par le talent indescriptiblement magnifique de James McAvoy, et une mise en scène simple et sobre laissant la place pour l’extravagance des les dialogues, les battles de rap, le tout dans un langage à la fois moderne et puissant.

Le temps de la pièce j’ai été happée, et j’ai vraiment été touchée par Cyrano et sa douleur, mais aussi par Roxane et sa soif de n’être pas réduite à sa beauté. Si vous avez l’occasion d’aller voir la pièce, foncez! Et si vous n’avez pas cette chance, gardez l’œil ouvert : la pièce va être filmée et diffusée dans certains cinémas!

Sur ce je vous laisse, je m’en vais lire la version de Edmond de Rostand!

Bonne lecture!

Xoxo!